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Logic Audio 4.7
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Test du logiciel

Logic Audio 4.7
Editeur : E-Magic
Genre : Séquenceur midi/audio pour MAC/PC
Note :
Prix : * 6000 francs pour Logic Audio Platinium
* 4000 francs pour Logic Audio Gold
* 2000 francs pour Logic Audio Silver
* 900 francs pour MicroLogic AV
Télécharger :  

N'étant pas un grand spécialiste de Logic, j'ai préféré diffuser ce test de la version 4.6 réalisé pour le numéro 6 du magazine Create par Guillaume Bouchateau.

Développé à l'origine sur Atari ST par les concepteurs du célèbre Notator, Logic est très vite entré dans le club très fermé des séquenceurs Midi professionnels, aux côtés de Performer, de Cubase et de Cakewalk. Héritant de l'excellent éditeur de partitions de son ancêtre, il s'est immédiatement distingué de ses concurrents par son orientation objet, souple et puissante, malgré son aspect déconcertant pour les non?initiés. Rapidement décliné sur Mac et sur PC, le logiciel a continuellement évolué, négociant en douceur le passage à l'audionumérique pour former, comme ses petits camarades, un studio virtuel complet servant à enregistrer, à monter et à mixer toutes sortes de productions musicales.
Toutefois, malgré ses nombreuses qualités, Logic - devenu Logic Audio - a connu quelques problèmes de croissance lors de son passage en version 4.0, à l'été 1999. Totalement réécrit pour la circonstance, le logiciel allemand souffrait, à sa sortie, de l'absence d'instruments virtuels et, surtout, sa déclinaison Windows présentait quelques incompatibilités d'humeur avec de nombreuses cartes audio.
Ces petits soucis ont été réglés successivement, d'abord par l'arrivée d'instruments logiciels, ensuite par le portage sur PC du moteur audio de la version Mac, mieux finalisé. Mais la plus grande innovation de la version 4.5, commercialisée à l'automne dernier, tenait à l'introduction du mixage en Surround, une fonctionnalité très attendue par tous les adeptes du ni multicanal, que ce soit pour le multimédia ou le cinéma. Et pour couronner le tout, Emagic a offert la mise à jour en téléchargement libre aux utilisateurs de la version 4.0. Une générosité que l'on aimerait bien voir plus souvent.

Gros bras appréciés


Capable de lire un nombre illimité de pistes Midi, et jusqu'à 128 pistes audio mono (ou 64 stéréo) au format 24 bits/96 kHz, Logic Audio réclame tout naturellement une configuration solide pour fonctionner. Sur PC, même si le programme dit se contenter d'un simple Pentium à 200 MHz épaulé par 64 Mo de RAM sous Windows 98, un Pentium II à 400 MHz avec 128 Mo de mémoire semble être un minimum pour profiter pleinement du logiciel. Idem sur Mac : si un PowerPC à 120 MHz sous Mac OS 8.5 est théoriquement suffisant, un bon G3 reste fortement conseillé. Et naturellement, plus on disposera de puissance, et surtout de mémoire (les 256 Mo valent franchement la peine d'être installés), plus on pourra empiler les pistes et les plug?ins. Notons, au passage, que Logic sait tirer parti des nouveaux Power Mac G4 biprocesseurs, ce qui étend encore ses possibilités en termes de traitements en temps réel. Voilà qui fera plaisir aux Applemaniacs... Du côté du disque dur, un modèle IDE rapide (à 7 200 t/min de préférence) fera l'affaire, mais le SCSI reste chaudement recommandé, ce qui ne devrait pas poser trop de problèmes au public visé.
L'installation du programme ne pose aucune difficulté particulière.On peut juste regretter que le mode de protection du logiciel prenne la forme d'une clé physique (un dongle), qui non seulement mobilise un port (série ou imprimante) de l'ordinateur, mais qui, en plus, ne décourage aucunement les pirates...
En revanche, on ne peut qu'être impressionné par le mode d'emploi, qui comprend le manuel intégral de la version 3.5 (plus de 750 pages!), ainsi que les différents ajouts concernant les versions ultérieures, le tout en français naturellement. Notons qu'un mode d'emploi complet de la version 4.6 au format PDF sera bientôt disponible sur le site de l'éditeur (www.emagic.de) et que le logiciel est lui-même multilingue, une option permettant de le faire passer en français. Bien vu!
L'une des grandes forces de Logic réside dans son aptitude à gérer une très large gamme de cartes audio grâce à différents modes, certains mettant en oeuvre le système EASI (Emagic Audio Streaming Interface), une architecture développée par Emagic pour optimiser les flux audionumériques, à la façon de l'ASIO de Steinberg.


Multicarte PC et Mac

Sur PC, on trouve ainsi le mode PC AV pour prendre en charge les cartes multimédias généralistes (SoundBlaster, etc.) avec le choix entre deux options, EASI/MME ou EASI/DirectX, la seconde minimisant les latences. Maison dispose également de modes spécifiques pour les Audiowerk (les cartes Emagic), la DSP Factory Yamaha, les systèmes Digidesign du genre Digi001 ou Audiomedia III (en DirectI/O) et les modèles compatibles ASIO,les plus nombreux aujourd'hui sur le marché.
La liste est encore plus impressionnante sur Mac, avec un mode Mac AV pour les cartes passant par le Sound Manager (à l'exclusion
des systèmes audio en USB), et des modes dédiés aux systèmes Digidesign (en DAE pour les configurations Pro Tools ou en DirectI/O pour les autres), les Audiowerk, la DSP Factor, les antédiluviens CBX Yamaha (si, si!), la fameuse 1212I/O Korg, les produits Sonorus, les machines VS Roland et DR?8/16 Akai, et enfin, les modèles compatibles ASIO ou EASI. Difficile de faire plus souple et plus complet !
Le plus fort de (histoire, c'est que contrairement à Cubase VST, par exemple, qui ne gère qu'une seule carte audio à la fois, Logic Audio Platinium sait s'occuper simultanément de plusieurs cartes (plus précisément, une par mode), ce qui permet d'augmenter le nombre d'entrées?sorties et de bus (16 par carte!), tout en panachant les interfaces. On applaudit !
Notons dès à présent qu'en plus de la stabilité, le portage sur PC du moteur audio de la version Mac a globalement réduit les latences dans des proportions remarquables. En outre, ce noyau commun a complètement optimisé la compatibilité Mac OS/Windows. En chargeant sur Mac un morceau créé sur PC, Logic bascule automatiquement d'un pilote à l'autre (PC AV vers ASIO, par exemple), ce qui évite d'avoir à réaffecter manuellement le routage de chacune des pistes. La grande classe.
Enfin, Logic nécessite une interface Midi pour fonctionner. Et s'il sait se contenter de celles intégrées aux cartes son généralistes, il avoue sa préférence pour les modèles haut de gamme Emagic (comme l'AMT8), puisqu'il tire parti de leur gestion optimisée du Midi.

Bien arrangé

L'interface graphique, identique sur Mac et sur PC, n'a pas changé depuis la version 4.0. Habillée de gris?bleu et de noir, elle reste d'une grande sobriété, avec une préférence pour les petits boutons ronds dans le genre Smarties.
A son lancement, Logic s'ouvre par défaut sur la fenêtre d'arrangement qui affiche, comme dans tous les séquenceurs audio et Midi, (ensemble des pistes avec leur contenu le long d'une échelle chronologique. Comme d'habitude, la partie gauche de la fenêtre donne tous les détails concernant la piste sélectionnée dans la liste. On peut ainsi facilement modifier le port Midi ou la sortie audio sur laquelle on travaille. On trouve également une palette d'outils qui modifient le comportement du curseur et les actions disponibles.
Non contentes d'être nommées en clair, toutes les pistes sont associées à des petites icônes bien parlantes (un instrument pour le Midi, une onde pour l'audio ) que l'on sélectionne dans un menu local. Un petit plus sympa qui contribue au repérage, et donc au confort.
Logic a été historiquement le premier séquenceur à introduire, en plus des pistes audio et Midi, des pistes du type Dossier servant, comme sous Windows ou sous Mac OS, à regrouper plusieurs pistes pour les manipuler ensemble. Une technique très pratique, par exemple, pour travailler globalement sur un ensemble de cuivres, de cordes ou de percussions. Mais un dossier peut aussi accueillir un élément de structure (couplet, refrain, etc.) ou même un morceau entier. On peut très bien placer plusieurs compositions dans des dossiers individuels eues enchaîner à l'intérieur de la fenêtre d'arrangement.


Environnement à soigner

Cette méthode, qui améliore l'ergonomie du logiciel, avait quelque peu désorienté les utilisateurs lors de son introduction, mais elle a fait école depuis, puisque même Steinberg fa intégrée dans la version 5 de Cubase VST. C'est dire...
La seule difficulté que présente cette technique tient à la rigueur de l'association des différents instruments qui composent chaque dossier. C'est justement là qu'intervient le module d'Environnement.
Comme son nom le suggère, celuici sert à gérer, à (aide d'une représentation graphique, (ensemble des machines et des modules Midi (synthétiseurs, expandeurs, clavier maître, interfaces, surfaces de contrôle...) reliés à l'ordinateur, en affectant chaque élément à un rôle particulier.
De prime abord, on pourrait penser que (environnement se contente d'identifier les instruments connectés aux différents ports Midi pour les mémoriser dans des configurations, comme le font des systèmes tels qu'OMS (Opcode), FreeMidi (MOTU) ou encore des éditeurs Midi comme SoundDiver d'Emagic.
Mais (Environnement fonctionne à un degré supérieur, en utilisant la notion d'objets associés à des pistes Midi et à des fonctions précises, et reliés entre eux au moyen de câbles virtuels. En pratique, on dispose de plusieurs types d'objets, selon les instruments: les Simples, qui travaillent sur un unique canal Midi, les Multiples, qui émettent et reçoivent des données sur seize canaux à la fois, et les Complexes, spécifiquement conçus pour les batteries qui disposent d'un programme par touche, le tout paramétrable par l'utilisateur.
Ainsi, si l'on possède un expandeur multitimbral, on peut le représenter dans fEnvironnement, à (aide d'un instrument multiple, ou avec quinze instruments simples et d'un complexe (poux le canal Midi 10, qui correspond à la section de percussions dans la norme General Midi).


Intégration totale


Mais le mieux, c'est que l'on peut faire subir à ces instruments toutes sortes de tortures, en les reliant virtuellement à des boutons de commande ou à des faders (qui peuvent se piloter avec des molettes, des pédales, des surfaces de contrôle Midi... ), en leur appliquant des effets Midi (délai, arpégiateurs, harmoniseur... ) ou en filtrant des données (pression, modulation, etc.). Le paradis des bidouilleurs !
L'ennui, c'est que ce concept d'Environnement, aussi séduisant soit-il, n'a rien d'évident à maîtriser. II risque même de fortement dérouter la plupart des utilisateurs, justement parce qu'il est entièrement paramétrable, et que l'on ne sait pas toujours à quel instrument réel correspond un objet... Cette conception assez abstraite est en outre desservie par une représentation graphique compliquée (on joue avec des calques comme sur Illustrator). Vraiment regrettable, car l'Environnement reste l'un des atouts majeurs de Logic par rapport aux autres séquenceurs. Surtout, il est indispensable d'en maîtriser le minimum pour pouvoir faire fonctionner correctement le logiciel. Il faudra donc prendre la peine d'y passer un peu de temps, quitte même à y revenir régulièrement pour digérer petit à petit toutes ses possibilités.
Notons encore que Logic gère désormais le SDL (Studio Description Language), un langage servant à décrire tous les composants Midi disponibles dans la configuration (type, programmes en mémoire, canaux Midi utilisés, etc.) et à partager ces informations avec SoundDiver 3.0. Un pas de plus vers la gestion totale du studio.
Sur le plan fonctionnel, même si tout le monde a les yeux rivés sur l'audio, il ne faudrait pas pour autant oublier que Logic est avant tout un séquenceur Midi haut de gamme. Travaillant avec une résolution de 1/3840e de note pour la quantification (et de 1/10000e de temps pour le tempo), il autorise tous les types d'enregistrements classiques (pas à pas, en boucle, à la volée, auto punch, etc.), sur une ou plusieurs pistes simultanément.

Haute précision

Comme dans les autres séquenceurs, les blocs se manipulent à la souris dans la fenêtre d'arrangement, et pour plus de précision, chaque piste dispose de son propre niveau de zoom, ce qui permet d'agrandir uniquement celles où il y a quelque chose d'intéressant à voir. Comble du luxe, quand on agrandit au maximum la portion à éditer, on voit les notes jouées apparaître au sommet des régions !
Bien entendu, Logic dispose de différents modes d'édition associés à des fenêtres spécifiques (liste d'événements, mode piano, partition... ) qui regorgent toutes de fonctions pointues. Toutes les opérations sont bien sûr interactives, et le moindre changement dans une fenêtre est répercuté en temps réel dans les autres, y compris dans la vue des notes en miniature! Notons encore qu'il est possible, grâce à la fonction HyperDraw, d'appliquer graphiquement une courbe de volume, un panoramique ou n'importe quel contrôleur Midi à la piste choisie.
Mieux encore, on peut non seulement afficher plusieurs fenêtres à la fois mais aussi organiser son écran à sa guise, sauvegarder la disposition de (ensemble des fenêtres dans l'une des 99 mémoires disponibles et rappeler instantanément n'importe quelle vue à l'aide du pavé numérique du clavier. Impossible de s'en passer quand on y a pris goût! II s'agit, là encore, d'une innovation de Logic (incluse dès la première version), reprise depuis par Steinberg dans Cubase VST 5.0.
Si les modules d'édition par liste d'événements ou par clavier de piano; nom lets et très efficaces, ne se distinguent pas réellement de ce qui se fait chez la concurrence, les modes Edition Hyper et Score méri


Portée royale


Le premier reprend la structure de la fenêtre d'arrangement (liste des pistes à gauche, contenu à droite), mais en affichant les données sous forme de barres verticales (des sortes d'histogrammes). En les retouchant à la souris, on peut ainsi jouer sur les contrôleurs Midi (avec une autre représentation que celle de l'HyperDraw), mais aussi sur les notes, ce qui permet à cette fenêtre de se transformer en un puissant éditeur de batterie, en donnant un accès individuel à chaque instrument. Certes, (ensemble est moins intuitif et moins joli que le module Drum Edit de Cubase, qui reste la référence du genre, mais on arrive facilement à ses fins, et c'est bien ce qui compte. D'autant que le mode d'édition Hyper n'est pas limité aux parties de percussions !
Mais là où Logic prend le large sur la concurrence, c'est au niveau de son module d'édition de partitions. En effet, contrairement à certains séquenceurs qui séparent écriture sur portée de notes Midi et mise en page proprement dite, Logic sait faire les deux choses dans la même fenêtre. On peut donc aussi bien écrire sa musique de manière "traditionnelle" (avec tous les symboles possibles et imaginables) et (entendre instantanément que tirer une partition d'une séquence Midi, caler un texte dessus syllabe par syllabe, réaliser des tablatures pour guitare, utiliser des symboles de batteries... tout est permis! Le plus époustouflant, c'est encore le moteur d'affichage entièrement
vectoriel qui autorise le travail à n'importe quelle échelle avec une précision redoutable.
Non content d'être riche et performant, cet éditeur sait rester maniable, voire intuitif, les opérations se faisant essentiellement à l'aide des outils courants comme les ciseaux qui permettent d'élargir ou de rétrécir en un clin d'oeil portées et mesures. Bref, Logic réussit la prouesse d'être aussi puissant que des logiciels spécialisés dans (édition de partitions, comme Finale, tout en restant simple à utiliser pour des musiciens. Chapeau bas.

Usine à traitements


L'autre grand pan de Logic, c'est bien entendu tout ce qui concerne faudionumérique, qui fonctionne, comme chez ses confrères, selon le principe du Direct-to-Disk. Intégration oblige, les éléments audio se manipulent dans la fenêtre d'arrangements de la même façon que les données Midi : on peut donc couper, coller, déplacer n'importe quel son à la souris. Pour retoucher précisément les fichiers audio, Logic dispose d'un éditeur d'échantillons servant à réaliser des opérations basiques (normalisation, bouclage, insertion de silence, inversion... ). Vu ses possibilités et son habillage franchement rétro - on est plus proche de SoundDesigner que de WaveLab... -, ce module fait a priori pâle figure, surtout quand on sait que féchantillonneur logiciel EXS24 doit aussi s'en contenter...
En fait, l'éditeur d'échantillons dévoile tout son potentiel au travers de son menu Factory, qui donne accès à des fonctions beaucoup plus intéressantes. Time & Pitch gère évidemment toutes les opérations d'expansion-compression temporelle et de transposition de façon très intuitive. On dispose pour cela d'une boule que l'on déplace autour de deux axes, l'un représentant la durée du son, et l'autre sa hauteur, ce qui permet de jouer dans les deux dimensions simultanément ou dans une seule, pour rallonger un son sans modifier sa tonalité, par exemple. Ludique et efficace.

Pulsations sous influences


Encore plus spectaculaires, les fonctions Groove et Quantize influent sur les pulsations rythmiques d'un élément audio, ce qui permet de faire "tourner" des boucles complètement différemment. Idéal pour parfaitement intégrer une rythmique à sa séquence Midi. Toujours plus fort, il est possible de convertir les données audio en Midi, de façon, par exemple, à extraire la pulsation rythmique d'une boucle pour (appliquer à des éléments Midi, ou carrément, à faire apparaître des données audio dans la partition !
Si ces dernières opérations se déroulent avec plus ou moins de bonheur - les essais restent indispensables -, on ne peut que saluer ce type de fonctionnalité
au potentiel réellement créatif. Dommage que l'interface graphique de ce module soit aussi vieillotte...
Si l'éditeur d'échantillons, qui travaille de façon destructive sur les fichiers, ne paraît pas en mesure de concurrencer vraiment des logiciels spécialisés comme Sound Forge ou WaveLab, c'est que (essentiel des traitements audio s'effectuent en temps réel, directement de la console de mixage audio de Logic. A ce sujet, notons que Logic travaille avec deux sections de mixage. La première se charge uniquement des pistes Midi, en proposant des contrôles de base mais aussi quelques effets General Midi. La seconde, encore plus riche, est entièrement consacrée à l'audio. Le tout étant évidemment automatisable.
Disposant d'autant de voies qu'il y a de pistes audio, la section de mixage audio affiche des fonctionnalités impressionnantes puisqu'elle offre huit inserts et autant de départs auxiliaires par tranche, tous capables d'accueillir des effets sous forme de plug-ins - mais elle sait également gérer seize bus auxiliaires (mono ou stéréo) avec huit inserts (chacun !) pour envoyer des signaux vers des effets externes ou construire des sous-groupes. On aimerait bien trouver l'équivalent sur des consoles physiques !
Le design - élégant mais un peu déconcertant - n'a pas changé depuis la version 4.0 ; en plus des inserts et des départs, on trouve une section d'égalisation (à laquelle on
peut associer un simple coupe?bas ou un modèle à quatre bandes paramétriques), un réglage de panoramique, des affectations d'entrées et de sorties, un grand curseur de volume accompagné d'un indicateur de niveau et l'ineffable trio Mute/ Solo/Rec. Classique mais complet.

Surround en standard

La grande nouveauté, c'est la gestion du mixage en Surround, Logic étant désormais capable de mixer directement en 5.1 ou même en 7.1. Pour cela, il suffit de travailler avec un système à sorties multiples et d'affecter chacun des canaux de mixage (six ou huit, selon le format désiré) à des sorties indépendantes. Dès lors, en cliquant sur une tranche, on bénéficie d'une sorte de trackball servant à déplacer le son dans l'espace. Parfaitement intuitif et diablement efficace. Bien évidemment, il est préférable de travailler avec un matériel adapté (une carte à sortie multiple comme l'Audiowerk 8 ou des interfaces Digidesign) pour obtenir des résultats impeccables - les niveaux sont appairés et les temps de réponse identiques sur toutes les sorties - mais comme nous avons pu le vérifier lors de nos tests, cela fonctionne déjà très bien en utilisant les sorties cumulées de plusieurs cartes.
La console de Logic se distingue encore avec un nouveau type d'entrées extrêmement astucieuses. Baptisées Live, elles sont conçues pour recevoir des sources externes que l'on peut mixer et traiter avec les mêmes effets que les pistes audio déjà stockées sur le disque. L'intérêt? Faire du monitoring en récupérant les sorties audio de synthétiseurs externes et en les combinant au mixage général - avec des effets - sans les enregistrer pendant la phase d'élaboration du morceau. Et une fois que tout est bien calé, il ne reste plus qu'à faire une réduction stéréo de toutes ces entrées - avec les effets associés -, histoire de récupérer un mix sur deux pistes de tous les synthés externes. En clair, on peut se passer de console externe et bénéficier d'un mix parfaitement homogène. Grandiose! Tout cela donne clairement envie de bourrer son ordinateur de cartes afin de disposer d'un grand nombre d'entrées-sorties. Avec une grosse configuration, Logic devient vraiment hallucinant.

Effets à foison

Du côté des effets audio, Emagic est vraiment très fort puisque, outre ses propres modules, Logic sait gérer les plug-ins aux formats DirectX et VST, ce qui le rend compatible avec la quasi-totalité des extensions disponibles sur le marché.
Mais même en version de base, le logiciel peut affronter sans rougir la concurrence, les plug-ins intégrés en standard s'avérant à la fois nombreux (une bonne quarantaine !) et d'excellente facture. C'est simple, on en trouve pour tous les goûts et tous les usages : égaliseurs à cinq bandes paramétriques, traitements dynamiques (compresseur, limiteur, noise-gate, générateur d'enveloppes), décodeur MS, distorsions, délais, chorus, flanger, phaser, pitch shifter, effets spéciaux (réducteur de quantification, filtres automatiques) et réverbérations (de la plus simple à la plus élaborée), rien ne manque à l'appel. Bravo !
Tous partagent une interface moderne, avec une robe bleue du plus bel effet et des potentiomètres très astucieux qui affichent leur position en valeurs numériques. Les paramètres sont dans l'ensemble pertinents et les plages de variation bien choisies. Surtout, leur qualité équivaut à celle des meilleurs bundles spécialisés, comme ceux de TC Works ou de Waves. Encore une très belle réussite.
Bien entendu, il n'est pas question de faire le tour d'un logiciel d'une telle richesse en quelques pages - le magazine entier suffirait à peine! - et nous passons volontairement sous silence des aspects aussi variés que les multiples modes de quantification (aussi performants qu'ailleurs), la lecture synchronisée de séquences vidéo avec affichage du code SMPTE, ou encore les fonctions d'enregistrement sur le Web avec le fameux système Rocket
Network qui fleure bon la mode, comme chez Steinberg. Mais il y a déjà tellement à dire sur le reste...

Complet et complexe

Au final, Logic Audio s'impose clairement comme l'un des meilleurs séquenceurs audio et Midi du marché. Puissant, extraordinairement complet (avec son superbe éditeur de partitions), il se distingue surtout de ses concurrents par sa collection de plug-ins, sa gestion des cartes multiples et son mixage en Surround, une première en la matière. Certes, malgré ses nombreuses qualités, Logic n'est pas totalement exempt de défauts. Ainsi, son habillage graphique n'est pas toujours d'une lisibilité parfaite, certains textes se lisant mal sur fond bleu et l'organisation des menus n'étant pas toujours d'une logique absolue. Certains trouveront l'ensemble moins élégant que Digital Performer, d'autres regretteront l'absence d'un véritable éditeur de batterie comme dans Cubase, et beaucoup pourront s'étonner de la limitation de la fonction d'annulation, qui n'autorise qu'un seul retour en arrière. Rageant, quand on sait que de nombreux logiciels en gèrent un nombre quasi illimité. Il est vrai, toutefois, que la concurrence ne fait guère mieux...
En fait, à nos yeux, le seul "défaut" de Logic réside dans sa relative complexité : tout, ou presque, y est paramétrable et des fenêtres comme l'Environnement rebuteront carrément les débutants. Dans Logic, on ne prémâche pas le travail ; on préfère mettre une foule d'outils à disposition des utilisateurs qui s'en serviront à leur guise. Mais une fois entré dans Logic, tout devient rapide et pratique, et on a du mal à changer de séquenceur. C'est en tout cas ce que disent les fidèles d'Emagic.

Guillaume Bouchateau

Cet article a été publié dans le numéro 6 de Create, paru en janvier 2001

 


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