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De la même manière qu'on imagine mal un infographiste travailler avec un moniteur autorisant une défintion maximum de 320*200 en noir et blanc, on n'imagine mal un musicien travailler sérieusement avec un système d'écoute de mauvaise qualité. Les enceintes ou le casque doivent donc être choisi avec autant de soin que le reste de la configuration MAO car, soyez-en convaincu, une carte son haut de gamme ne vous servira à rien si vous la couplez avec des enceintes ou un casque pourris.

Et encore faut-il savoir ce qu'on est en droit d'attendre d'écoutes de qualité, dans quel contexte et pour quel prix... C'est ce que nous allons essayer de voir au cours de ce petit guide, en nous arrêtant sur chaque solution existante et sur quelques détails techniques qu'il est bon de connaître avant de mettre la main au chéquier.

Mon casque est un micro. Mes enceintes aussi...

Par "écoutes", on désigne un dispositif qui, grâce à l'utilisation d'un haut-parleur, a un rôle symétrique à celui du micro dans la chaîne audio. En effet, là où ce dernier transforme les vibrations de l'air en signaux électriques à destination de l'amplificateur, les écoutes font exactement le processus inverse : l'amplificateur leur donne un signal électrique qu'elles convertissent en energie mécanique via le haut-parleur pour faire vibrer l'air et ainsi produire du son. (je sais, ma phrase est pleine de gros mots mais c'est juste pour la frime...).

Les deux éléments sont à ce point semblables que si vous branchez un casque ou une enceinte sur l'entrée micro d'un ampli ou d'une carte son, ils se conduiront exactement comme des micros, captant toutes les vibrations qui se présentent à eux pour les transmettre à l'ampli. A l'identique, un micro branché sur la sortie casque vous permettra en théorie d'entendre le son en provenance de l'ampli. Je dis "en théorie" car il ne fait pas bon de s'amuser trop à ce petit jeu si l'on ne veut pas ruiner son micro.

Les enceintes et casques étant pour leur part plus robustes, on peut tout à fait les utiliser comme micro. C'est ce que firent les Beatles avec une baffle pour chopper le son de basse énorme de PaperBack Writter. Toutefois, dans le cadre d'une utilisation à contre-emploi, vous vous doutez bien que même une écoute de grande qualité ne fait pas un excellent micro. Disons juste que ça peut servir pour dépanner lorsqu'il manque un micro d'ambiance ou pour bricoler des choses contre-nature (Ma première guitare électrique était une guitare sèche sur laquelle j'avais scotché une oreillette de casque déglingué. La légende raconte qu'en quête de saturation, j'ai poussé le volume à fond et me suis arrêté de jouer au bout de quelques minutes pour éteindre le flammes qui sortaient de l'ampli!)

Casque ou enceintes? Casque ET enceintes!

Même si, comme nous venons de le voir, il existe des similitudes entre casque et enceintes, ces deux types d'écoute n'ont pas les mêmes intérêts et ne reproduisent pas le son de la même façon. Délivrant une image stéréo très artificielle par rapport à celle des enceintes, le casque est par exemple à proscire pour effectuer un réglage du panoramique (on appelle panoramique la disposition des sons dans l'espace stéréo). En revanche, il permet d'entendre de menus détails qui peuvent être indécelables à l'écoute sur des enceintes. De même, lors d'une prise de son, il semble assez difficile de se passer du casque si on ne veut pas que le couple infernal Micro/Enceintes produise du larsen à qui mieux mieux.

Comprenez par ces divers exemples que casque et enceintes ne sont en rien concurrents mais qu'ils sont au contraire des outils complémentaires. Pour cette raison, nous allons examiner leur cas séparément; en commençant par celui des enceintes.


LES ENCEINTES

 

Critères définitoires

Parce qu'un musicien n'attend évidemment pas les même choses de ses écoutes qu'un patron de boîte de nuit ou qu'un joueur, il existe une grande variété d'enceintes couvrant un vaste pannel de prix. Plusieurs critères permettent de différencier les différents types d'enceintes et les différents systèmes d'écoute à base d'enceintes :

  • La puissance :
    Mesurée en Watt, la puissance d'une enceinte détermine sa capacité à faire vibrer l'air. Plus une enceinte est puissante, plus elle permet de déplacer de grosses masses d'air. Comprenez que la puissance de vos enceintes se doit d'être proportionnelle à l'endroit où vous les utilisez : si vous habitez dans un parking ou une patinoire, nul doute qu'il faudra prévoir quelque chose de puissant (plusieurs milliers de Watts) mais si, comme la plupart des musiciens, vous ne comptez utiliser vos écoutes que dans votre cave, votre grenier ou votre chambre de 20 m², vous pourrez très bien vous contenter de quelques dizaines de Watts si vous ne voulez pas vous exploser les tympans.
    Sachez aussi bien doser vos besoins en termes de puissance : Si vos enceintes ont une puissance admissible de 40 Watts, cela signifie que c'est le rendement qu'elles auront au maximum. Or il y a fort à parier qu'à ce niveau, elles satureront. Pour vous assurer une puissance de 40 Watts sans risquer de saturer, mieux vaut opter pour des enceintes ayant une puissance admissible de 60 voir 80 Watts et rester à mi-volume.
    Inversement, n'achetez pas des enceintes de 200 Watts si c'est pour ne les utiliser qu'au volume minimal. Les enceintes comme les amplis ont besoin d'être raisonnablement sollicités pour donner le meilleur d'eux-même...
NB : Il existe plusieurs méthodes pour mesurer la puissance d'un système d'écoute. Méfiez vous des Watts musicaux (souvent signalés par la mention PMPO) qui sont une estimation très, très optimiste de la véritable puissance d'une enceinte (signalée quant à elle par la mention RMS). A titre d'exemple, j'ai trouvé sur le Net le descriptif d'un kit composé d'une enceinte de 7 Watts RMS et de deux enceintes de 3 Watts RMS. La puissance PMPO indiquée par le constructeur était de 450 Watts. Eloquent, non? Si vous voulez en savoir plus sur ces méthodes de mesures, vous trouverez des infos ici et ici.
  • La bande passante :
    Par bande passante, on désigne l'ensemble des sons pouvant être produits par l'enceinte, de la plus basse fréquence à la plus haute. Evidemment, plus la bande passante est large, plus vous êtes assuré d'entendre les sons graves et aigus.
  • Le nombre de voies :
    Pour restituer le son, les enceintes sont équipées au minimum d'un haut-parleur mais elles peuvent aussi en contenir plusieurs pour atteindre une reproduction plus fidèle et plus précise du son. Dans ce cas, chaque haut-parleur est affecté à une partie précise du spectre sonore. On peut ainsi avoir 3 HP dans une enceinte : le plus gros, appelé Boomer, s'occupe des fréquences basses, le "moyen", appelé Medium, se charge évidemment des mediums, quant au plus petit, nommé Tweeter, il prend en charge les aigus. Suivant que l'enceinte découpe le signal en deux (basses et medium/aigus) ou en 3 (Basses, mediums et aigus), on parle d'enceinte 2 ou 3 voix. Notez toutefois que plusieurs HP peuvent être affectés à une voix. Par conséquent, une enceinte qui dispose de 5 HP n'est pas nécessairement une enceintes 5 voix.
NB : Pour obtenir une parfaite restitution des fréquences basses, on a maintenant souvent recours à un caisson 1 voix dont c'est la spécialité. Voir le paragraphe suivant pour plus de détails
  • La polyphonie :
    La polyphonie dépend du nombre d'enceintes dont est composé votre équipement d'écoute. Avec une enceinte, la reproduction est dite monophonique. Avec deux enceintes, vous obtenez une diffusion stéréophonique, l'une étant affectée au canal gauche et l'autre au canal droit. C'est cette solution stéréo qui est la norme actuelle pour les production audio.
    Toutefois, la popularisation du Home Cinema et les progrès des jeux vidéo et du multimédia remettent sérieusement en question ce statut. Des normes tels que Dolby Prologic, THX, Surround, EAX et Aureal tendent en effet à un imposer des systèmes de 5 à 8 enceintes, lesquelles, disposées de façon adéquate, permettent une reproduction du son dans l'espace. Comprenez par là que l'auditeur est entouré par le son et qu'il devient désormais possible de distinguer avant-gauche et avant-droit, arrière-gauche et arrière-droit, voire même dessus et dessous.
    Dans la pratique, lorsque vous regardez un film et qu'un hélicoptère vous poursuivant vous passe devant, vous entendez d'abord le son derrière vous puis le sentez progressivement passer à l'avant.
    Jusqu'ici, on n'utilisait peu ces possibilités dans la musique mais l'équipement croissant des utilisateurs en kits multi-enceintes et l'avènement de nouveaux supports de masse (le DVD audio devrait supplanter le CD dans les années à venir) encouragent les producteurs et artistes à s'intéresser à la question. Certains disques sont d'ailleurs mixés en stéréo et en 5:1
NB : Quand on parle d'un kit 4:1, cela signifie que le kit est composé de 5 enceintes :
* 4 enceintes pour les aigus/mediums et qui sont disposé a l'avant droite, l'avant gauche, l'arrière droite et l'arrière gauche de l'auditeur. Ces 4 enceintes sont souvent de faibles dimensions et n'embarquent qu'une voix (1 HP). On les appelle des sattelites.
* 1 enceinte pour les graves posée à même le sol devant l'auditeur. On l'appelle le caisson de basse.
  • Active ou passive :
    Certaines enceintes embarquent leur propre système d'amplification. Elles n'ont donc pas besoin d'être reliées à un amplificateur et on dit qu'elles sont actives. Par opposition, les enceintes passives sont dépourvues de circuits d'amplification et sont donc dépendantes d'un amplificateur.
    Il n'est pas rare qu'un constructeur propose les mêmes enceintes en version passive ou active. Si les enceintes actives sont évidemment plus chère que les passives, elles présentent 3 avantages :
    * D'abord, l'ampli qu'elle contiennent a spécialement été conçu pour elles et tire donc profit de leurs qualité tout en compensant leurs faiblesses.
    * Ensuite, elles permettent de faire l'économie d'un amplificateur qui peut coûter assez cher suivant les exigences que l'on a.
    * Enfin, parce qu'elles se passent d'ampli, elles font gagner une place non négligeable, ce qui est un indéniable avantage lorsqu'on ne dispose que de deux mètres carrés pour son Home Studio.

    Seule inconvénient des enceintes actives, elles ne peuvent rivaliser avec la qualité offerte par le meilleur des amplis hi-fi avec les meilleures des enceintes passives (encore que ces notions soient très subjectives). Mais dans ces circonstances, on se situe dans des gammes de prix supérieure au PIB du Kazakstan...
  • Directivité :
    Comment se comporte le son qui sort des enceintes : l'image stéréo est elle bonne? Posez-vous cette question en essayant différents types d'enceintes et vous verrez que les différences, d'un modèle à l'autre, sont flagrantes.
  • Matériau et composants utilisés :
    C'est souvent à ce niveau que se joue la différence entre une enceinte qui sonne bien et une autre qui sonne mal. L'essence des bois, la qualités des conducteurs et des membranes sont autant de détails qui influent grandement sur le son. Du plastique moulé au bois de Cèdre, il y a en effet le même fossé qu'entre une enceinte multimedia taïwanaise et une Cabasse.
Comme vous le voyez, il y a de nombreux critères qui permettent de définir une enceinte et vous comprendrez que la combinaison de ceux-ci aboutit à une grande variété de produits. De quoi s'y perdre! En nous basant sur les notions que nous venons de voir, nous allons donc passer en revue les principaux types d'enceintes, à la recherche de l'outil idéal.

Les différents types d'enceintes

  • Les enceintes de sono

Ces enceintes sont utilisées pour sonoriser les grands espaces. On les retrouve dans les boîtes de nuit, dans les concerts en salle ou en plein air mais aussi sur les stands des bonimenteurs de supermarché.

Avec leurs basses gargantuesques et leurs aigus qui vrillent le tympan, leur but n'est pas de faire dans le joli ou dans le fidèle mais dans le puissant. Pour se faire entendre, elles peuvent dégager, suivant les modèles, jusqu'à des centaines de Watts et se révèlent particulièrement solides.

Vous comprendrez aisément que ce n'est pas le genre de mastodontes qui vous sera utile pour faire de la musique avec votre ordinateur. A moins que vous ne soyez DJ et que vous désiriez utiliser votre config MAO en Live lors d'une Rave. A moins que vous n'ayez envie de ruiner vos tympans... A moins que souhaitiez que vos voisins appellent les flics...

  • Les enceintes multimedia

Apparues avec les premières cartes son et le début des ordinateurs multimédia, ces enceintes sont toujours actives et de faible puissance. Compactes pour ne pas prendre trop de place sur le bureau, elles se veulent assez polyvalente (Jeux, DVD, Musique) et ne pas coûtent pas trop cher (Haut de gamme 5:1 à 450 € environ). En plastique pour la plupart, elles recourent très souvent à un caisson de basse pour pouvoir restituer correctement les graves.

Chez les meilleurs constructeurs (Creative Labs, Altec Lansing), les kits d'enceintes multimédias donnent d'excellent résultat sur les jeux et les DVD, avec une spatialisation parfaitement rendue.

Hélas, elles sont aussi très démonstratives et ont tendance à mettre d'énormes graves là où il n'y en a pas. Conséquence : lorsque vous mixez un titre avec ce genre d'enceintes, vous avez toutes les chances de ne pas reconnaître votre travail lorsque vous l'écouterez sur la chaine Hi-Fi du salon. Les basses manqueront et pour cause, elle seront restées dans le caisson de vos enceintes multimédia.

Bref, comme l'indique leur nom, ces enceintes sont douées pour le multimédia... pas pour la musique. Maintenant, si votre occupation principale reste le jeu ou le cisionnage de DVD sur votre PC, n'hésitez pas une seconde. Vous pourrez toujours acheter une paire d'enceintes plus sérieuses pour la musique.

  • Les enceintes Hi-Fi

Hi-Fi veut dire High-Fidelity, ce qui a priori est de bon augure puisque le musicien cherche les enceintes les plus précises qui soient. Le problème, c'est que le terme Hi-Fi, sacrifié depuis des années sur l'autel du Marketting, est assez galvaudé. Entre l'enceinte Hi-Fi à 20000 franc l'unité et l'enceinte de votre chaîne Aiwa qui, avec son équalizer, sa platine double cassette, son tuner radio et son plateau 5 CD vaut peiniblement 3000 francs, vous vous doutez bien qu'il y a un fossé. Aussi n'est ce pas forcément une bonne idée de vouloir brancher votre ordinateur sur votre chaîne si vous n'êtes pas sûr de la qualité de celle-ci.

Il faut aussi avoir à l'esprit que les enceintes Hi-Fi sont toutes passives et qu'il faut donc leur adjoindre un amplificateur. Or là encore, il y a ampli et ampli...

L'autre problème que posent les enceintes Hi-Fi tient à leur robustesse


Du délit de sale gueule

Comment savoir ce que vaut sa chaîne? En l'écoutant, bien sûr, car il n'y a rien de mieux que l'oreille pour distinguer ce qui sonne bien de ce qui ne sonne mal. Toutefois, un bon vieux préjugé permet d'avoir des soupçons sur une chaîne Hi-Fi rien qu'à son allure :
Si elle ressemble au vaisseau spatial de BioMan, avec des formes design de la mort et des lumières qui clignottent de partout, si elle embarque un equalizer, un Bass Suround ou un Maxi Loundess machin chose, vous pouvez être à peu près sûr que votre chaîne est une merde. Je m'explique : un bon amplificateur et de bonnes enceintes n'ont à priori besoin d'aucune égalisation pour offrir une bonne restitution sonore. Si vous trouvez que cela manque de basse en enlevant le Loudness, si vous êtes obligé de pousser l'equalizer pour entendre les mediums, c'est que le couple ampli/enceintes ne fait pas son boulot. D'ailleurs, vous remarquerez que sur la Hi-Fi très haut de gamme, on a très peu de contrôles et de boutons en façades des appareils. Tout simplement parce qu'un ampli de qualité n'a besoin que de 4 boutons en plus de l'interrupteur : grave, aigu, balance et volume.

Bien sûr, ce préjugé n'est pas infaillible et un ampli de merde avec peu de boutons reste un ampli de merde mais je l'ai assez souvent vérifié pour que vous puissiez vous y fier à 80%. (Putain, je m'enage statistiquement là...)


Si votre chaîne ressemble à ça, il y a fort à parier que ses enceintes soient d'une qualité... disons douteuse.



  • Les enceintes de monitoring

N'ayant aucun rapport avec le monitoring de femme enceinte, ces dernières sont plus couramment appelées "Moniteurs" et ont été conçues spécialement pour les besoins du studio.

Actives ou passives, elles sont robustes et ont pour principal objectif la précision : elles ne sont pas là pour enjoliver ou flatter l'oreille mais pour restituer TOUS les sons, du plus grave au plus aigu de la façon la plus neutre possible. Elles sont donc censées être "droites", comme disent les audiophiles, et vous délivrer une écoute dans laquelle vous puissiez avoir confiance pour mixer ou pour faire la chasse aux petits défauts. Grâce à elles, on peut en effet percevoir des détails qui seraient passés inaperçus avec d'autres enceintes (ronflettes, vibrations, voir sur certaines infrabasses).

 

En théorie donc, si votre mixage est réussi sur des moniteurs, il sonnera bien sur n'importe quel autre dispositif d'écoute (Walkman, Radio K7, chaîne de salon, autoradio...).

En pratique, toutefois, tout est encore relatif puisque la généralisation des Home Studio a poussé nombre de constructeurs à produire des entrées de gamme à la qualité douteuse. Près de 450 € séparent une paire de Tannoy Reveal (à gauche) d'une paire de Yamaha MSP10 (à droite) et cette différence de prix s'entend, vous pouvez me croire. Méfiez vous donc de l'appellation "Moniteur de Studio" qui renvoie à bien des réalités... Lorsque vous comparerez les prix, soyez également attentif au fait que les moniteurs de studio peuvent être passifs comme actifs et que dans le cas d'enceintes passive, il faudra prévoir le prix d'un ampli de qualité en sus...


Les enceintes du futur

Récemment, certains constructeurs comme Roland ou Genelec ont mis au point un nouveau type d'enceintes basé sur des convertisseurs numériques. Cette technologie permet sur le papier d'obtenir une restitution du son sans pareil (Bande passante énorme, dynamique extraordinaire, etc.). N'ayant toutefois pas eu l'occasion d'entendre la chose de mes propres oreilles, je vous laisse vous renseigner sur le sujet...

 

L'oreille achète

En dépit de ce que j'ai pu dire au dessus, l'enceinte idéale pour faire sérieusement de la musique n'est pas forcément la plus droite ou la plus chère : c'est celle dont vous connaissez le mieux les qualités et défauts. En effet, il y a plus de risque à rater une production sur des moniteurs à 20000 francs qu'on ne connaît pas que sur des enceintes hi-fi à 3000 francs que l'on connaît par coeur.

Cela n'empêche néanmoins pas certains produits d'être plus pertinents que d'autres pour cet emploi. Si vous devez investir dans un système d'écoutes pour faire de la MAO, je vous conseille d'acquérir des moniteurs de Studio et de faire confiance à vos oreilles pour faire votre choix.

Munissez-vous de quelques CD que vous connaissez par coeur pour leurs qualités comme pour leurs défauts et essayez différentes enceintes chez votre revendeur audio. Bien sûr, vous ne saurez jamais de cette façon comment telles enceintes sonneront une fois installée chez vous. Mais vous pourrez vous faire une idée comparatives de leurs avantages et inconvénients et vous aurez un aperçu de leurs personnalités respectives.

D'ailleurs, même si les préférences en matière d'enceintes sont très personnelles et subjectives, le mieux est encore d'en discuter avec des utilisateurs mécontents ou satisfaits pour faire la part des choses. Ainsi, la Yamaha NS10 est restée longtemps durant une référence en matière d'écoutes de proximité peu chère. Mais, tous les professionnels s'accordent aujourd'hui à dire qu'elle a une trop forte personalité pour être un bon outil de travail...


Star de jadis, la Yamaha NS10 est aujourd'hui reniée par les utilisateurs...
  Sachez pour finir que suivant l'adage "On n'est jamais mieux servi que par soi-même", il est tout à fait possible de construire vous même vos enceintes ou de les faire construire selon vos spécifications. Ce sera là un moyen pour avoir des enceintes de qualité à un prix défiant toute concurrence...

LES CASQUES

 

J'espère que vous l'aurez compris, un casque ne peut pas se substituer à des enceintes mais vient en écoute de complément. Si vos moniteurs de studio vous serviront à régler le panoramique et à régler l'équilibre spectral de votre mix, le casque vous révèlera souvent de menus détails (un pop ou un chunitement dans une voix par exemple) qui vous avaient échappé.

Par ailleurs, lors de tout enregistrement avec un micro, vous n'aurez pas trop le choix : si vous n'utilisez pas de casque, vous vous exposez à de sérieux problèmes de larsens, surtout dans l'espace confiné de votre Home-Studio de 6 m²...

Ferme ton casque!

Ce problème est déterminant pour arrêter votre choix sur un modèle car la plupart des casques produisent du larsen si on les place dans le voisinage d'un micro. En effet, les casques qu'on trouve le plus couramment ne sont pas étanches et laissent passer du son à l'extérieur. SI un micro reprend ce son, le larsen viendra vous vriller les oreilles à quelques millimètres du tympan...

Il vous faut donc acheter un casque "fermé", dont l'étanchéité empêchera le son de sortir, mais isolera aussi celui qui le porte du bruit ambiant, ce qui est très appréciable pour ne pas être gêné lors des prises de son...


Circum-Aural...

Fauteuil tout cuir pour l'oreille

Le deuxième critère de choix repose sur la forme du casque proprement dite, et sur son ergonomie générale. Deux solutions existent. Le casque Supra-Aural dispose d'écouteurs qui sont directement plaqués sur l'oreille tandis que le casque Circum-Aural dispose d'écouteurs plus larges qui entourent l'oreille et reposent sur le crâne et la tempe.

Le choix entre ces deux types est très subjectif : le Supra-Aural semble plus fatiguant pour l'oreille de certains tandis le Circum-Aural donne l'impression à d'autres d'être pris dans un étau de mousse. Pour vous faire votre idée, le seul moyen est d'essayer.


...VS Supra-Aural

D'ailleurs, tant qu'à essayer, soyez attentifs à tous les détails de fabrication : les matières utilisées, la pression exercée par l'arceau ou le poids du casque dans son ensemble sont autant de petites choses qui vous feront choisir un modèle plutôt qu'un autre. N'oubliez pas en tout cas qu'il vous faudra passer plusieurs heures avec votre casque sur les oreilles. Plus celui-ci sera agréable donc, mieux ce sera.

Pour ne pas péter de câble

Voyez aussi en détail la façon dont le casque est câblé : La réunion des deux entrées sur une seule oreillette s'avère plus pratique. En outre, certains modèles disposent d'une sécurité qui évite d'arracher le cable si l'on marche dessus...

Une bonne solution pour éviter cela peut être de recourir à un câble en spirale. Cela évitera aussi les noeuds mais son "ressort" aura tendance à tirer sur l'oreillette par rapport à un câble droit.

Trouver son son

Le dernier critère de décision concerne le son : l'équilibre spectral du casque et sa personnalité sont à juger par vous même en faisant, comme d'habitude, l'essai avec des disques que vous connaissez par coeur... Côté puissance, tous les casques de studio pêrmettent d'atteindre sans distorsion des niveaux qui vont de 100 Db pour la plupart à 140 Db pour certains modèles. Veillez donc à ce que le niveau sonore n'influence pas votre jugement et surtout, faîtes attention à vos oreilles.


Mortel Casque

Je ne peux, à ce propos, que souligner la stupidité des constructeurs qui en proposant des casques fournissant de tels niveaux sonores mettent gravement en danger la santé de ceux qui les utilisent : après une utilisation à 140 Db, vous aurez irrémédiablement des séquelles à vie (hyperacousie, acouphènes, perte d'audition, etc.). Donc, quel que soit le casque que vous utilisez, prenez toujours soin de régler le volume avant de chausser les oreillettes et travaillez à un niveau raisonnable...


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